Le printemps est déjà là, et avec lui l’envie de bouger. Et si l’on profitait de la saison pour danser au rythme des musiques latinos ? Rencontre avec Elena qui se cache derrière la merveilleuse troupe de danse Siembra. Une histoire riche en émotion et en partage !
Bonjour Elena, parle-nous de toi et ton association.
Bonjour Fiesta Mag !
Je m’appelle Elena, je suis originaire du Pérou. Je suis arrivée en France pour mes études, puis j’y ai fondé une famille. Avec mon mari, Didier, et une amie colombienne, nous avons fondé l’association de danse Siembra
il y a 26 ans.
Au début, nous souhaitions simplement aider un ami qui avait besoin de déclarer son activité, mais nous nous sommes pris au jeu. D’abord, nous proposions uniquement des cours de Salsa, puis finalement, nous avons commencé à nous produire lors de repas et concerts. Petit à petit, Siembra s’est agrandie jusqu’à avoir une vingtaine de professeurs.
Votre histoire est marquée par une rencontre très spéciale, peux-tu nous en parler ?
Il y a environ 15 ans, alors que j’étais avec mon mari à un grand congrès de Salsa à Londres, nous avons fait la rencontre d’un certain Albert. Celui-ci se tenait à son stand et revendait des DVD de danse. J’avais rencontré brièvement sa femme à Paris et je suis donc allée vers lui naturellement. J’étais très étonnée de voir de nombreux danseurs lui donner des démos, ou carrément danser devant lui, mais je n’en ai pas dit mots et nous avons commencé à sympathiser.
À la fin du congrès, Albert m’a demandé si je voulais lui laisser une vidéo et faire danser la troupe sur la scène internationale. C'était impensable pour nous, j’ai répondu «Même pas en rêve !», ce à quoi, Albert a rétorqué : «J’adore réaliser les rêves !».
Quelques mois plus tard, mon mari regarde l'affiche du congrès de Los Angeles et voit le nom Siembra inscrit dessus. Croyant qu’une troupe portait le même nom que nous, j’ai décidé d’appeler les organiseurs, afin de comprendre qui était cette troupe. Finalement, j’apprends que c’est Albert qui a décidé de nous faire danser à Los Angeles.
Siembra a donc participé à ce congrès aux États-Unis ?
Oui ! On était vraiment très stressés de se retrouver au milieu de tous ces grands noms de la danse latino, mais
tout le monde était si gentil. Et puis, une fois sur place, on se rend compte que cet Albert, avec qui on avait sympathisé, n’est autre qu’Albert Torres. Il s’agit de l’un des plus grands producteurs d’artistes latino-américains, qui a joué aux côtés de Jennifer Lopez et a produit Marc Anthony (son ex compagnon). À partir de là, Siembra a été lancée sur la scène internationale et on a voyagé dans le monde entier pour se produire.
Qu’est-ce que représente cette association pour toi ?
L’association, est bien plus qu’un club de danse, c’est surtout une grande famille. Quand on a commencé à bouger, j’ai réalisé que beaucoup de jeunes de l’association n’avaient jamais été en vacances.
Une escapade sur la Côte relevait déjà de l’aventure pour eux. Alors on a décidé de les faire voyager autant que possible. Albert, avec qui nous sommes devenus très amis, partageait cette vision. Il avait créé une fondation qui sortait les jeunes de la rue et de la drogue grâce à la danse à New York. Je suis persuadée que la danse peut apporter espoir et lumière.
Nous avons aidé pas mal de jeunes à réaliser leurs rêves, certains étaient encore étudiants et maintenant ils ont réussi dans la vie et créé une famille. D’ailleurs, à un certain moment, les professeurs ont demandé de ne plus être salariés afin que l’argent récolté puisse servir aux voyages et que chacun puisse se former auprès des grands danseurs que nous rencontrions. Aujourd’hui, ils sont tous bénévoles.
À ce propos, vous avez réussi à former un danseur d’exception !
Oui, il s’agit de Jérémy Martinez, qui a été repéré par un grand professeur colombien, John Narvaez lors d’un congrès aux USA. Il nous a proposé de le prendre avec lui pour le former plusieurs mois et Jérémy, alors âgé de 25 ans, a remporté les championnats du monde de Salsa à Las Vegas en 2011. Il a fait beaucoup de chemin depuis.
Organisez-vous encore des concours ?
Non, depuis qu’Albert est décédé en 2017, ce n’est plus pareil. Il est parti alors que nous venions d’arriver à Los Angeles pour un congrès de Salsa qu’il organisait. Son équipe nous a accueillis à bras ouverts et nous a dit : «Vous étiez sa famille. Si vous saviez comme il parlait de vous. Il vous aimait beaucoup !». Nous étions vraiment touchés et émus.
Que proposez-vous comme cours désormais ?
Nous continuons nos cours de danses, tous niveaux (Salsa, Bachata, Kizomba et Afro) à la MJC des Fleurs et à la Guinguette de Billère. Cette année, nous avons relancé la troupe qui se produit sur de grands évènements mondiaux et nous avons une team Salsa, une Bachata et une troupe de cabaret et folklore d'Amérique Latine.
Tous les ans nous organisons également le Gala'Nimaux au profit des animaux abandonnés. L'édition de cette année se t